Franche-comté, petite commune de Haute-Saône, été 2020. Fred est chef d’entreprise dans le bâtiment et s’occupe d’un chantier chez des proches. Il fait chaud, le soleil brille, il sirote le panaché offert par ses clients en leur racontant une histoire drôle durant la pause. Il ne sait pas encore que dans quelques jours, il deviendra leur pire ennemi.
Un début prometteur
Tout a commencé parcequ’il avait réalisé les travaux de sa cousine. Elle et son mari étaient tellement ravis de son intervention que lorsque leur fille et son mari eurent besoin de faire pareil, c’est tout naturellement qu’elle le recommanda. L’été approchait, le besoin de vacances grandissait chez tout le monde. Rapidement, ils se retrouvent sur le chantier et établissent le prévisionnel de travaux. Le contact est agréable et bon enfant. Un devis est réalisé, transmis puis accepté. On se tape dans la main, la confiance est donnée. Fred ne prend quasiment pas d’honoraires car c’est la famille et ça lui fait plaisir d’aider. Oui mais….
Le fantôme et le plombier, suite et fin des politesses
Les entreprises sont planifiées, le matériel est commandé. Et le 3 juillet le chantier commence. Oui mais..l’entreprise qui pose du placo n’a pas été présente durant les échanges et tout s’est fait oralement. L’employé demande un plan pour commencer mais personne n’en a, Madame est seule face à lui, elle doit partir au travail et n’arrive pas à joindre son mari. Le stress monte. Le chanter est ralenti et il faut avancer, le stress monte encore. On met de côté et les travaux sont attaqués dans une autre partie de la maison. Les départs en vacances s’accélèrent au rythme des malentendus. La semaine suivante l’entreprise continue son travail et laisse le plaquiste seul dans la maison, avec l’accord des propriétaires. Lors du retour du patron à midi, celui-ci se trouve nez à nez avec son employé et la porte en chêne des toilettes est éventrée. Celui-ci, persuadé d’avoir vu un fantôme, a cédé à une crise de claustrophobie…Le stress commence à laisser place à la colère. L’entreprise qui réalise le chantier s’engage à remplacer la porte dans les meilleurs délais. Finalement il faudra 3 mois pour qu’une porte soit montée à nouveau et en attendant, rien pour cacher le petit coin. Rupture de la convivialité professionnelle, début des mises en demeure. Arrive l’étape de la pose d’un escalier « sur mesure », et là encore c’est la déception et le malentendu. Déclenchement des hostilités.
Du conflit au litige
Appels, rappels, messages, emails, rappels, changements d’interlocuteurs, LRAR….autant de facteurs qui vont davantage attiser le feu déjà bien consumé. Le tout conduit à une rupture entre Fred et les cousins. Problème : la maman de Madame continue à prendre le café tous les matins avec lui. Ca grince d’un côté comme de l’autre, et l’hostilité commence à se faire sentir entre les uns et les autres. Après plusieurs courriers officiels restés sans réponse et un chantier immobilisé, le couple décide de faire appel à un avocat, et Fred demande une médiation. Les rapports sont à couteaux tirés entre la cousine et ses enfants, elle ne comprend pas leur hostilité à son égard. Quelques jours plus tard, Fred rencontre un médiateur lors du café de 8h et là, c’est la révélation, il va demander une médiation à son avocat pour tenter d’endiguer la crise et rassembler les pièces du puzzle défait.
Quand médiation rime avec discussion
Le médiateur contacte les parties, bingo tout le monde accepte, même la cousine et maman de Madame. Celui-ci fait le tour des parties afin de recueillir les revendications de chacun, et une séance collective est organisée. Les sommes demandées par l’avocat à Fred sont importantes puisqu’elles cumulent des dommages et intérêts, remboursements de factures et d’honoraires d’avocats, le total se monte à pas loin de 25 000€, de quoi couler sa société. Le couple annonce la couleur, les discussions commerciales s’embrasent. Vient ensuite le tour du litige familial et l’intervention de la cousine. 5 minutes suffisent à faire taire l’assemblée. Elle évoque les raisons de son attachement au cousin, dont la visite quotidienne permet d’éviter une dépression, le partage de souvenirs, l’acceptation et le récit des années qui passent et ne reviendrons jamais….Un silence est observé. Chacun se tait et Fred décide de concéder quelque chose, ce qui entraîne les autres à faire de même. Finalement un accord est planifié et tout le monde exprime le souhait de sortir de cette procédure.
Avis google retiré, famille réconciliée, et chantier gagné grâce à la médiation, triplé gagnant
Finalement, Fred devra débourser une somme de 5000€ en plusieurs fois contre les 20 000€ demandés au début. L’abcès est crevé, la cousine et son mari réconciliés avec leurs enfants et Fred continue à prendre le café avec elle. Sans dire qu’il retournera boire des panachés avec la fille et son mari, ils ont retiré leur avis sur Google et s’il les croise il ne changera pas de trottoire. Au tribunal, il a parlé avec la secrétaire du tribunal qui projette de réaliser une extension dans sa maison, il a pris rendez-vous pour faire un devis.
Cabinet SOS MEDI’AGIR
Médiation pour professionnels publics et privés en Franche-comté
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