3 étapes à respecter pour entretenir de bonnes relations de voisinage

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Les relations de voisinage sont partie intégrante du bien immobilier que l’on occupe. En conciliation et en médiation, ces conflits représentent presque 50% des cas rencontrés. Or, les voisins occupent l’espace à la fois visuellement, et psychologiquement. Et si les rapports sont mauvais et qu’une relation de défiance s’est installée, la vie dans votre havre de paix peut vite devenir un cauchemar. 3 points à respecter pour éviter d’en arriver là.

Se présenter et entretenir les liens

Lorsque l’on emménage, on ne sait jamais vraiment quelle place ont laissé nos prédécesseurs. Aussi, afin de ne pas entretenir d’ambiguité et prendre un nouveau départ, la meilleure option reste de se présenter aux personnes du quartier, afin d’une part, de rassurer, de l’autre de créer du lien. Si le contexte le permet, proposer de venir prendre un pot afin de montrer votre nouvelle habitation peut permettre d’étouffer les tensions à votre égard dans une ambiance sympathique, mais également de préserver l’harmonie entre tous vos voisins, ce qui peut -être très utile, surtout lorsque l’on pense s’installer durablement. N’hésitez pas non plus à proposer de rendre service tout en restant discret afin de garder de la distance, au moins le temps d’apprendre à connaître vos compatriotes. Enfin, essayez d’encourager des « retrouvailles » au moins une fois par an, comme par exemple à l’occasion de la fête des voisins, le but étant de passer un bon moment mais également l’opportunité d’aborder des sujets dans un contexte léger.

Anticiper ou désamorçer en cas de gêne

Le point de crispation souvent observé dans les conflits de voisinage est la gêne occasionnée par l’une des parties sans que l’abcès ne soit crevé sur le moment. Or il est toujours plus désagréable de rattraper une situation que de la prévoir à l’avance… Ainsi, la meilleure option reste d’être attentif aux règles en vigueur dans le quartier, et de prévenir si vous prévoyiez un dérangement. Si vous n’avez pu prévenir ou n’avez pas eu conscience de la gêne, et que vous décidez de ne pas en parler pensant que « ça passera », vous vous exposez à alimenter les rancoeurs. Un sentiment d’offense naîtra alors chez vos voisins qui penseront que vous avez « trahi » le pacte moral visant à respecter le bien-être de chacun alors que eux, ont fait l’effort et ont des droits, tout autant que vous. Alimenté par des discussions entre les uns et les autres et toutes sortes d’autres sentiments venant parasiter le tout, bingo le conflit sera né. Deux options s’offreront alors à vous, réagir avec impulsivité et aller au clash en vous énervant, ou accepter la narration du désagrément et désamorcer la situation en discutant. Inutile de préciser que la seconde sera une solution « à long terme », alors que la première sonnera le glas de la querelle. Il n’est jamais agréable de subir des remontrances, néanmoins, contrairement à un conflit vous opposant à un passant, le voisinage a cela de particulier qu’il vous suivra tous les jours lorsque vous rentrerez chez vous… Serrez les points, excusez-vous, et vous verrez la tension redescendra immédiatement, voire-même créera de la culpabilité chez votre interlocuteur qui s’excusera à son tour.

Attention à l’appel à la loi

Mais parfois, lorsque le droit n’est pas respecté de façon manifeste ou que malgré les sous-entendus amicaux rien ne change, l’appel à la loi est le seul à être retenu. Un envoi de courrier en LRAR est alors effectué et l’avocat prend le relais. Là encore, attention car cette option peut s’avérer être une fausse bonne idée. Tout d’abord parceque le juge tranchera sur des textes de loi et qu’il n’est pas du tout garanti qu’un jugement, même en votre faveur sur le papier, vous donnera satisfaction dans les faits. Si celui-ci décide de faire traîner la procédure, est difficilement joignable, ou insolvable, vous aurez du mal à obtenir gain de cause. Sans compter le coût, le temps et le stress d’une procédure. Ensuite, il ne faut pas penser que votre « adversaire » se laissera faire, son avocat passera votre habitation au peigne fin et invoquera toute les non-conformités affectant votre propriété. Enfin, n’oublions pas qu’il existe mille façons de nuire à la paisibilité de chacun de façon légale, donc, si une guerre entre vous est engagée et que votre interlocuteur est décidé à en découdre, il y arrivera d’une façon ou d’une autre, y compris le jour ou vous voudrez revendre. C’est pourquoi la meilleure façon de gérer l’impasse est là encore, la discussion, mais une discussion claire, franche et réfléchie, sans attaque personnelle. Imaginez et proposez des solutions, parfois les personnes se braquent par manque d’options satisfaisantes, n’hésitez donc pas à faire appel à un avocat qui pourra vous aider sur ce point. Enfin, si malgré toute votre bonne volonté la situation demeure ingérable, prévenez toujours de l’envoi d’une lettre en recommandé, et de la procédure que vous engagerez, cette dernière tentative peut faire réagir dans certains cas, et l’on ne pourra pas vous reprocher de ne pas avoir prévenu.

Depuis le 1er janvier 2020, toute procédure de moins de 5000€ doit obligatoirement faire l’objet d’une tentative de résolution amiable via un médiateur avant d’entamer un procès, ce dispositif fonctionne en moyenne à 75% contre 51% pour les conciliations. Les médiateurs sont des spécialistes du conflit civil et juridique, et leurs honoraires sont bien moins honéreux que l’ensemble d’une procédure au tribunal. De plus ils sont pris en charge par la plupart des protections juridique des assurances habitations au même titre que les honoraires d’avocat. Avec l’arrivée de l’été, le contexte sanitaire et le télé-travail, celui-ci promet d’être mouvementé au niveau des conflits de voisinage, heureusement vous voilà maintenant équipés pour ne pas tomber dans les méandres de la querelle. Mais si votre voisin peut s’avérer être un ennemi redoutable au niveau de la cohabitation il peut être aussi celui appellera l’ambulance si un accident survient chez vous, ou qui préviendra la police si des cambrioleurs franchissent le pas de la porte, moralité  » mieux vaut aller boiteux que de rester assis ».

Cabinet SOS MEDI’AGIR

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